Le Paysage culturel du Morne est une montagne accidentée qui s’avance dans l’océan Indien au sud-ouest de l’île Maurice et qui a été utilisée comme refuge par les esclaves en fuite, les marrons, au cours du XVIIIe siècle et des premières années du XIXe. Protégés par les versants abrupts de la montagne, quasi-inaccessibles et couverts de forêts, les esclaves évadés ont formé des petits peuplements dans des grottes et au sommet du Morne. La tradition orale autour des marrons a fait de cette montagne le symbole de la souffrance des esclaves, de leur lutte pour la liberté et de leur sacrifice, autant des drames qui ont trouvé un écho jusque dans les pays d’où venaient les esclaves : le continent africain, Madagascar, l’Inde et le sud-est de l’Asie. Maurice, une grande escale du commerce des esclaves, a même été connue comme la « République des marrons » à cause du nombre important d’esclaves échappés qui s'étaient installés sur la montagne du morne. (http://whc.unesco.org/fr/list/1259)
Valeur universelle exceptionnelle
Le paysage culturel du Morne est un témoignage exceptionnel du marronnage ou de la résistance à l’esclavage en ce sens que la montagne a été utilisée comme une forteresse pour abriter les esclaves en fuite, faits étayés par des traces physiques et orales de cette utilisation. Le Morne est une représentation du marronnage et de son impact, qui exista dans différents lieux du monde mais qui a été démontré si efficacement sur la montagne du Morne. C’est un symbole de la lutte des esclaves pour la liberté, leur souffrance et leur sacrifice, toutes circonstances qui concernent, au delà de sa localisation géographique, les pays dont étaient originaires les esclaves – en particulier le continent africain, Madagascar, l’Inde et le Sud-est asiatique – et représenté par le peuple créole de Maurice et le fonds commun de ses souvenirs et traditions orales.
Critère (iii) : La montagne est un témoignage exceptionnel du marronnage ou de la résistance à l’esclavage en ce sens qu’elle a été utilisée par les esclaves en fuite comme une forteresse, faits étayés par des preuves.
Critère (vi) : La forme spectaculaire de la montagne, la nature héroïque de la résistance qu’elle abrita et la longévité des traditions orales associées aux marrons font du Morne un symbole de la lutte des esclaves pour la liberté, de leur souffrance et de leur sacrifice, toutes circonstances qui concernent, au delà de sa localisation géographique, les pays dont étaient originaires les esclaves – en particulier le continent africain, Madagascar, l’Inde et le Sud-est asiatique.
Les valeurs du bien, par rapport à l’abri des marrons et leurs tentatives d’échapper à l’esclavage pour retrouver la liberté, s’étendent au-delà du volume principal de la montagne aux terres environnantes et à la côte. Seule la montagne se trouve dans le périmètre du bien et ses qualités spirituelles s’étendent bien au-delà dans son environnement. Afin de préserver l’intégrité de la montagne, il convient de considérer le bien et la zone tampon comme une unité de gestion. L’authenticité des vestiges des installations des marrons sur la montagne ne fait aucun doute, ni les fortes associations entre les marrons et la montagne qui sont maintenant connues et appréciées bien au-delà de la zone.
La protection juridique en place convient pour le bien au bien ; les Recommandations pour l’aménagement du territoire doivent être rigoureusement appliquées dans la zone tampon. Le plan de gestion actuel est un document cadre satisfaisant, mais il a besoin d’être complété avec des plans thématiques et élargi afin de traiter l’environnement marin de la zone tampon. Le système de gestion du bien devrait inclure un personnel professionnel en conservation et autres disciplines appropriées et des programmes de renforcement de capacité.
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